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1 . Maladie des papetiers (1809, AN 121591) |
Note agrafée : |
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" A Monsieur le Préfet de la Charente,
Monsieur le Préfet, J'ai reçu les renseignements que vous avez bien voulu prendre la peine de recueillir sur ma demande relative aux différentes maladies qui affligent les ouvriers papetiers. Je vous fais beaucoup de gré du détail dans lesquels vous êtes entré à cet égard et je les regarde comme une nouvelle marque de l'intérêt que vous portez aux recherches statistiques " Signé : JVR |
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Lettre |
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" Angoulême, le 18 février 1809
Le Préfet du Département de la Charente, Membre de la Légion d'honneur, A son excellence le Ministre de l'Intérieur Comte d'Empire. |
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source image : AN
Lettre du préfet sur les maladies des papetiers |
Monseigneur,
J'ai l'honneur de vous adresser les renseignements que vous m'avez demandés par votre lettre du 10 septembre sur les différentes maladies auxquelles sont sujet les ouvriers papetiers dans le département de la Charente Ces ouvriers sont ordinairement atteints de fièvres tierces ( ?) au printemps et en automne, l'hyver amène les Catarres (?). Les maladies qui les affectent le plus généralement sont les varices, l'oedémacie des membres inférieurs, le rhumatisme chronique, les ulcères aux jambes et des malléoles, le scorbut qui leur fait perdent leurs dents de bonne heure. Ils commencent pour la plupart par couper de la peille. Ce travail les met dans une position gênante et comme ils sont jeunes, elle nuit à leur développement. Les genoux se portent en dedans. La majorité d'entre eux est atteinte de ce défaut. On voit rarement parmi eux de beaux hommes ; ils portent d'ailleurs continuellement des fardeaux sur la tête ce qui tend à affaiblir l'habitude entière du corps et à augmenter la difformité dont on vient de parler. |
Les papetiers vivent dans un air humide et marécageux ; dans la
cuve où l'on fait du papier et où ils sont forcés de rester 12 à 14 heures par jour, ils nagent dans la vapeur qui
s'en élève abondamment et la fibre se relâche continuellement.
A tout prendre, la profession de papetier est pénible.
Les propriétaires de ces usines y résident rarement ; ils y sont fréquemment pendant qu'ils sont jeunes ; mais vers les 45 ans, l'affaiblissement de leur santé les avertit de quitter ce domicile malsain. Les ouvriers papetiers ne vivent pas vieux, surtout s'ils ont suivi cette profession depuis leur jeunesse, sans interruption. Leur carrière ne passe guère 60 à 65 ans. Ils meurent le plus souvent d'un catarre chronique. Le vin est pour eux de première nécessité et il prolonge l'existence de celui qui en use avec modération. On a remarqué que quand il est rare il y a plus de malade parmi eux. Je vous prie Monseigneur d'agréer l'expression de mon profond respect ". Signé |
ou |
2 . Remerciements-Liens |
Remerciements Le rédacteur de ce site remercie les personnes suivantes : Pour avoir donné l'autorisation de reproduction :
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Pour une information plus générale sur le Limousin : Archives départementales de la Haute Vienne Pour une information sur les moulins : Fédération Française des Associations de sauvegarde des Moulins (FFAM) |