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2 . Notice biographique de Simon Vouzellaud
Ouvrier papetier, leveur, en Limousin 1748-1829 |
Filiation inconnue. |
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Le baptême de Simon est enregistré à la paroisse Saint Pierre de Saint-Junien (Haute-Vienne) à 30 Km à l'ouest de Limoges.
Cette paroisse, disparue aujourd'hui, était située au sud-ouest de St Junien .
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Localisation de Saint-Junien à l'ouest de Limoges source : CGC |
Simon est né le 26 mars 1748, enfant illégitime de Jeanne Chatelet, mariée à Junien Vouzellaud,
qui n'a pas voulu déclarer qui en était le père, sous prétexte que son mari légitime était absent depuis longtemps.
Jeanne a 40 ans environ ce qui est " vieux " pour enfanter à cette époque ! Elle avait accouché chez elle, rue Saint Pierre.
Le cadastre actuel ne retient qu'une rue : "rue du cimetière St Pierre", cimetière qui jouxtait l'église selon un état
topographique de St Junien, réalisé par l'abbé Collin en 1655 .
Le couple légitime avait eu précédemment deux enfants décédés : Martial (1736 ?- 23 mai 1747) et Jean ( 5 mars-7 septembre 1743).
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Dans les actes de baptême de ces enfants, Junien le père est soit laboureur, soit journalier. Il faut noter que 1743 est l'année du premier acte officiel qui situe le couple à St Junien. Junien Vouzellaud a sans doute pardonné les infidélités de son épouse, ou l'Histoire l'a oublié, puisque Simon Chatelet devient Simon Vouzellaud dans le contrat d'apprentissage de papetier passé devant le notaire Rouet à Saint-Junien le 3 mai 1761. |
Quatre épouses |
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En 1765, Simon a 17 ans, il est à la fin de son apprentissage.
Le 28 mai il épouse Pétronille Montallier (25 ans) à la paroisse Notre Dame du Moustier, deuxième paroisse de Saint-Junien
(l'actuelle paroisse). Les Montallier sont la deuxième famille de maître papetier à Saint-Junien. L'arrière grand-père
Jean Montallier et le grand-père Léonard Montallier sont cités comme Maître-papetier au moulin de Rochebrune à Saint-Junien
dés l'an 1656 .
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source : CGC
Eglise Saint Pierre à Saint-Junien où a été baptisé Simon (Extrait d'un document de 1655, le Plan Collin).
Cette église n'existe plus aujourd'hui.
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Simon est toujours fils « légitime » de feu Junien Vouzellaud dans le registre des mariages.
12 jours avant, le 16 mai 1765, il passe un contrat de mariage chez Maître Rouet (non communicable aux Archives départementales de
Limoges, hélas !).
Simon est donc dans la bonne filière et pour les spécialistes c'est un exemple classique d'endogamie professionnelle (mariage
dans la même corporation).
Le mariage durera six ans, Pétronille décédant le 28 septembre 1771.
L'acte de mariage nous apprend que Simon est papetier.
Trois enfants naîtront de cette union : Jeanne (n°1) en juin 1766, Marie (n°1) en décembre 1768 et Pierre(n°1) en juillet 1770.
Marie (n°1) et Pierre (n°1) ne sont plus cités dans aucun acte !
Six mois après le décès de Pétronille, Simon, 24 ans, convole à nouveau le 24 février 1772 avec Anne Malet 39 ans. La descendance est mal partie : un enfant mort-né le 13 décembre 1772, une petite Jeanne qui ne vécut que 10 jours en 1777 et une Marie (n°2) décédée à cinq ans (9 août 1779). Hélas ! le mariage est interrompu par la mort de Anne le 24 octobre 1786. |
Six ans passent, le 17 mai 1790, Simon, 42 ans, épouse en troisième noce Marguerite Vouzellaud (38 ans),
une homonyme qui
ne facilite pas les recherches généalogiques ! Sont-ils parents ? Les parents de Jeanne sont bien identifiés Léonard
Vouzellaud
et Marguerite Mannat mariés le 17 janvier 1750. Le lien est à trouver, s'il existe! Prudent, il a fait rédiger un contrat
de mariage, toujours chez M° Rouet, la veille de son mariage.
Le 24 juin 1790, la mère de Simon meurt à ‘l'hôpital' de St Junien , âgée d'environ 83 ans. L'acte de décès précise : témoin Simon, son fils, comme pour bien affirmer la filiation. Romançons : peut être lui a-t-elle avoué le nom de son vrai père ? En 1796, Simon se sent un peu faible : il rédige son testament toujours chez Maître Rouet (fils cette fois ci !) Ce testament donne une photographie de la famille : il cite son épouse du moment Marguerite Vouzellaud et sa fille Jeanne (n°1) issue de son premier mariage avec Pétronille Montallier. Il redevient veuf en septembre 1801 sans avoir eu d'enfants avec Marguerite. A 54 ans, Simon ne désespère toujours pas et va de mieux en mieux car son veuvage ne dure que quatre mois. Il convole en quatrième noce avec la jeune Anne Nicard 33 ans, mais déjà veuve deux fois et mère quatre fois*! Elle est née à Saint-Léonard-de-Noblat, au moulin à papier de l'Age (elle est déjà dans la filière !) Son émigration à Saint-Junien est à trouver, elle y est au moins depuis 1794. L'acte de mariage précise qu'ils sont tous deux papetiers l'un au moulin du citoyen Rochebrune et l'autre au moulin du citoyen Raymond à Saint-Junien . La mobilité s'impose, Simon et Anne, avec ses trois enfants vivants*, changent de moulin et émigrent à Oradour-sur-Glane, à la papeterie dite de Grosloup, sur la rivière Glane à la sortie du village, reportée sur la carte de Cassini et qui appartient à un certain Laverine.Ce moulin est situé dans une enclave du Poitou. * Merci à Jean-Claude Frolich pour ces précisions. |
Descendance assurée |
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Un enfant naît le 6 pentose an 11 (25 février 1803) à Oradour sur Glane,
Pierre (n°2) Vouzellaud. Simon a 55 ans et est toujours papetier.
De plus en plus en forme, deux autres enfants vont naître : Guillaume en 1805 et Jacques en 1808 (Simon a 60 ans !)
Son fils Pierre (n°2) Vouzellaud devient papetier au moulin Rochebrune, à Saint-Junien, et se marie le 23 avril 1821 avec
Marguerite Bastié papetière au moulin Penicaud et autre famille de papetiers de Saint-Junien qui
transforme un moulin à tan en papeterie (Moulin des Marmottes) en 1802.
Pierre (n°2) meurt le 4 septembre 1827 à 24 ans.
Un fils naîtra un mois après son décès le 10 octobre 1827, Jacques Vouzellaud qui assurera la descendance qui intéresse cette étude. Dés 1815-1830, la technologie de fabrication du papier feuille par feuille est remplacée par la technologie de fabrication en continue, Jacques Vouzellaud sera gantier ! La mort rejoint Simon le 23 septembre 1829, à 81 ans, au moulin à papier de Rochebrune Simon a traversé la période révolutionnaire et eût une vie bien remplie. Les maladies des papetiers l'ont épargné !(maladies des papetiers) |
La fonction de Simon dans le moulin à papier |
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Simon est entré en apprentissage à 14 ans, pour trois ans, au moulin
Penicaud appartenant à la famille Graterolle, une famille de Maîtres-papetiers bien établie à Saint-Junien. L'acte nous apprend
que sa mère Jeanne travaille à l'Hospice de Saint-Junien comme servante.
Comment Simon a-t-il pu rentrer dans la corporation des papetiers très fermée ?
Une hypothèse : un membre de la famille Graterolle est gérant de l'hospice et a donc côtoyé Jeanne Chatelet .
Il aurait pu favoriser
l'introduction de son fils Simon dans la corporation !
Garçon papetier, papetier, sa profession est bien établie dans tous les actes d'état civil depuis l'âge de 17 ans.
Sa qualification de leveur est affirmée dans l'enquête sur les papeteries de l'An II (1793) où il apparaît dans le personnel
du moulin de Rochebrune à Saint-Junien. Il est écrit qu'il assume cette qualification depuis trente ans.
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Savait il écrire ? |
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Sur une trentaine d'actes d'état civils recensés où Simon est cité,
12 ont été signés et pour les autres il a déclaré ne pas savoir signer.
Il a signé, d'une façon sûre, avec toujours la même orthographe VOUZELAUX alors que l'orthographe de son nom a varié
dans les
registres suivant l'inspiration du moment.
VOUZELAUD est le plus commun, le double L n'apparaît qu'une fois que la descendance a pourtant retenu. Le VOU et le VAU sont
difficiles à déchiffrer parfois. Deux formes amusantes : VEAUZELLAUD et OUZELAUD.
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Une signature de Simon Vouzellaud |
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source : AMSJ
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Acte de baptême de Simon, 26 mars 1748 |
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source : AMSJ
"Le vingt sixième jour du mois de mars de l'année mil sept cent quarante huit en l'église paroissiale de St Pierre de la ville
de St Junien a été baptisé Simon fils naturel de Jeanne Chatellet mariée à Junien Vouzellaud absent depuis longtemps,
la dite Chatellet n'a voulu déclarer quel en était le père, elle s'était accouchée depuis le jour précédent en cette
ville rue St Pierre ; parrain simon junien corroyeur, marraine marguerite junien fille. Lesquels ont déclaré ne savoir
signer, par moi curé soussigné;J. Robert curé de la dite paroisse " |
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